De Gallegos à Almeida par le caminho de Torres

La frontière invisible

Vous pouvez voir que nous entrons au Portugal par la différence de goudron sur la route après le pont sur la rivière Tourões. Avant, le passage par le fort de Nossa Senhora da Conceição annonce déjà que la discrète vallée de cette rivière était une frontière âprement disputée. Il existe d'autres traces de cette ancienne guerre entre le Portugal et l'Espagne : le château de Gardón, écrit au XVIIe siècle sous le nom de Goardão, était la forteresse qui « gardait » la frontière espagnole ; du côté portugais, une place forte a été construite à Vale da Mula, mais la clé du système défensif de la restauration de l'indépendance portugaise (1640) est à 7 km devant, à Almeida. Cette ville était "cachée" derrière de puissantes murailles et, aujourd'hui encore, l'étoile exacte sur son périmètre, seulement vraiment visible depuis les airs, représente un moment unique dans la lutte. à travers la frontière. Si vous commencez le voyage à partir de l'aube, n'oubliez pas le gilet réfléchissant à Alameda de Gardón. Les petites parcelles de forêts de pins indiquent que le paysage commence à changer. Plus loin, Il faut passer à gué le ruisseau Dos Casas, ce qui peut être difficile en saison des pluies. Lors du passage de la frontière, la langue des gens change et l'heure change également.

Ma journée sur le chemin

Gallegos - Almeida 27 km

Départ 8h30
Que de la route jusqu’au premier village à 5 km.
On traverse ce petit village par les toutes petites rues et c’est très bien fléché. Nous avons l’impression d’être comme des ovnis lorsque l’on traverse ce village. Les gens qui sont dehors, parce que l’événement de la décennie c’est que l’on regoudronne leurs rues, s’arrêtent, se retournent et nous dévisagent. Pour dérider leurs visages je montre la flèche jaune en disant
-Santiago ?
Quant on dit Santiago, les sourires, s’illuminent !
-si, aqui !
3/4 km après nous entrons dans un champ où paissent tranquillement des vaches folle-dingues qui courent partout en nous suivant …. de loin ! La cadre,le long de ce Rio est bucolique, magnifique.
-km 14, assis au café du dernier village espagnol, Aldea del Obispo, on déguste une grosse assiette de patatas avant de repart sous la chaleur, sur le goudron.
-Que calor !
-Si !
Ouais ça tape bien à 14h. Je n’ose penser la calor en mai/juin.

Je sors le pebroc et rentre le béret… la frontière est la !
Excepté ce matin, le long dans un champ, le chemin est toujours bien tracé et large, bien damé, confortable à marcher !
Après 26 km on arrive à Almeida, ville fortifiée typique de Vauban. Je contacte par WhatsApp l’albergue qui m’indique l’église … on cherche l’église San Sebastian…. Rien !
Je demande à un bar et le patron parle parfaitement français :
-Je ne connais pas cette église, vous êtes sur .. Avez vous le numéro ?
-Oui, je compose et lui tend mon téléphone.
Bon ben, je m’étais tout simplement trompé de ligne sur le site internet et réservé l’albergue de Aldea Del Obispo ou nous étions ce midi en Espagne !!!!!
Impossible de revenir 12 km en arrière. Plan b pas la toile de tente, ici impossible et Meije est fatiguée elle est dans la période difficile pour les femmes. Petit hôtel à 35 euros.

L’hôtel semble vide. Le patron parle francais. On lui explique que nous sommes pèlerins venant de loin…Il me demande 45 euros.
-Ben non sur le site c’est marqué 35 euros ?
-Vous avez vu ça ou c’est vieux ça !
Je lui montre sur le site….
-Bon je vous fais 35
-Ah un grand merci c’est très gentil
Une douche un bon lit, demain c’est 22 km

J’ai trouvé un hébergement sans plus de définition à 15 euros avec petit déjeuner sur le site si les prix n’ont pas changés !
J’ai appelé, en espagnol… réponse …. Nombre…… Gilles……valé !
Ça doit être bon !!
Nous sommes allés au supermercado, j’ai rien capté à ce qu’ils m’ont dit. On a bien rigolé. Je laisse Meije faire c’est plus simple :-)
Je crois qu’on a pris des couleurs sur les bras et le visage. Les 15 jours qui viennent sont annoncés sous un super soleil !

Date de dernière mise à jour : 28/07/2023