Bosnie Herzegovine

Jeudi 25 novembre

En effet, on a été tranquille. Après une nuit et un orage ou deux (on sait plus) ainsi qu’une connexion webcam impec pour Benji, nous trouverons le soleil au petit déjeuné. Mais nous trouverons aussi une prune, une amende… non pas le fruit mais belle et bien le PV de 60 kunars (9 euros) pour stationnement illégal. Bon c’est naze.. ils ont marqué Fiat… c’est un Ford mon CC !!! D’autant plus qu’ils l’ont posé à9h00 alors que nous déjeunions … on a rien vu ! Vicieux en plus ces flics ! Un souvenir de plus ! 10 mn après avec « décollé » voila que l’on trouve un marchand d’huitres sur le bord de la route. Et bien on déguste, on achète des moules et manger des moules à Sarajevo, ça n’a pas de pris ça !!!!
La frontière Croate se passe en deux temps deux mouvements et celle de la Bosnie mais un douanier veut voir le …. Camper ? Ca y est, cela recommence !!!! Il monte, observe et ressort… Ok,  it’s Ok ! Thank you Sir !!!!
Direction Mostar. Franchement son centre historique est superbe. Des « pilons » qui viennent mendient dès notre arrivée sur un parking payant au centre ville, des roms qui mendient mais la ville essaye d’effacer les traces du conflit. De nouveaux immeubles ressortent de terre mais il reste des traces indélébiles car des bâtiments administratifs sont dévastés, des immeubles affichent toujours les trous d’obus ou roquettes…
Le pont est somptueux, refait à l’identique. Il fait beau, c’est touristique, déserté cause de fête nationale bosniaque, excellent souvenir de Mostar….
On repart direction Sarajevo quelques 110 km plus loin… Il faudra passer un col et de la neige au rendez vous. Nous rentrons à Sarajevo à la tombée de la nuit. Une grande avenue.. impressionnante !! Est celle là l’avenue la Sniper avenue ?

Que de grands commerces, constructeurs automobiles de luxe… ainsi que de grands immeubles types HLM se hérissant tout au long de cette avenue. En regardant bien, ils ont bel et bien morflés ! Que d’impacts de balles… Un grand immeuble reste complètement détruit par les tirs de chars et roquettes. Aussitôt Je pense à ce qu’on dût endurer pendant ces gens pendant ces sombres années…. La vie à due être un enfer aux regards des immeubles criblés de balles.
Il nous faudra tourner plusieurs fois dans les avenues du centre pour trouver une place (deux emplacements) au centre de la vielle ville. 10 euros en papier et pas en métal….. pour la nuit.
Première chose que fait Benji.. chercher une connexion et sa marche. On se baladera dans la vielle ville et sous la pluie très froide, on retrouvera la chaleur du CC et des moules croates qui nous attendent.
Juste un petit soucis aperçu aujourd'hui... une petite fuite d'huile vient d'apparaitre... on surveille....

  

60 kunars d'amende (9 euros) pour avoir dormis ici.... on n'a pas payer non mais...
Des huitres dès 10h sur la route de la Bosnie

  

La frontière Bosnie vient d'être passée
Mostar, garé au pied d'un grand batiment dévasté par le conflit

 

 

Mostar reste très marquée par les obus et impacts de balles

 

   

Bombardé par les serbes en 1993, le nouveau pont est la copie conforme du chef d'oeuvre Otoman
Pépère n'aurait jamais voulu rater cela...


Un vieux rêve.. voir le pont de Mostar !

 

  

De la neige à l'approche de Sarajevo (on ne savait encore ce qui nous attandait)
Benji en ombre chinois devant une église restée intact

 


Ce soir, moules croates au menu...

 

Vendredi 26 novembre

Je crois que l’on s’est bien fait avoir avec ce gardien. Toute la nuit nous n’étions que les seuls occupants du parking. Le CC seul en plein milieu d’un parking au centre de Sarajevo aurait peut être pu en refroidir plus d’un, mais non, rien ne s’est passé ! 3° au petit matin les collines environnantes sont blanches de neige. Réveil à 7h30, petit déj et petit tour dehors… pour tomber sur le gardien du parking.. le vrai, l’officiel.

En fait, hier soir en arrivant notre gardien n’était ni plus ni moins qu’un faux gardien escroquant les personnes voulant se garer. Ce n’est pas payant la nuit ! Encore fallait il le savoir. Tout est bon pour gagner de l’argent. Après discussion il nous sera tout de même demandé 4DM (2 euros) pour 2 heures (7h à 9h) et bien sur, 2 places de parking que l’on occupait. Plutôt sympa ce gardien et souriant, parlant anglais, il nous dit que la route pour rejoindre la Croatie est bonne. Sauf que la suite nous prouvera le contraire. Nous allons traverser la Bosnie aujourd’hui et une grosse étape nous attend. On ne pensait pas qu’elle soit aussi éprouvante au départ. Tous le long de cette route en parfait état, on peu apercevoir des maisons criblées mais principalement des ruines qui ont été brulées lors du conflit. C’est, on peut imaginer, facilement le cheminement des forces remontant cette route, brulant tout sur leurs passages…..
La campagne devient blanche, la neige n’est pas loin.  Plus nous nous rapprochons de la frontière, plus la neige tient. Cela ne promet rien de bon. La température chute et passe sous 0.
Benji dors, je roule sur une superbe route dans la tourmente neigeuse qui commence à sérieusement prendre sur la route. Je ne connais pas le CC en propulsion sous la neige, je ne sais pas comment il va réagir. La neige colle et gèle au parebrise et sur les essuies glaces malgré le chauffage à fond. On distingue presque plus la route te impossible de s’arrêter.. y a rien !! c’est un no man’s land !

Ca monte, ca descend, c’est dans ces conditions que l’on s’aperçoit du dénivelé important de la route. Le CC roule parfaitement. Les 3,7 T doivent y être pour quelque chose car une grande partie du poids repose sur l’essieu arrière. C’est blanc partout, visiblement gelé car ils ne salent pas. Juste un chasse neige de temps en temps et une sableuse. Impossible de monter les chaines, la couche de neige n’est pas assez épaisse et de toute manière, pas de quoi s’arrêter.

Nous passons par des montées et descentes de 7 à 9%... L’antipatinage en montée s’est bien déclenché une fois ou deux dans les montées mais il grimpe.
 
Nous arrivons à un village ou nous sommes stoppés. Un semi est bloqué juste à l’entrée du village.

Ce n’est pas comme en France. Les habitants viennent au secours, c’est l’attraction. On sort le tracteur, un Zetor, on sort les chaines, on accroche le bahut et on tire… le Zetor fait des bonds en l’air lorsqu’il tire le bahut mais finalement arrache le semi de la glace pour franchir les derniers mètres de montée. Entre temps on s’est fait des potes, les pilons du coin qui nous parleront de l’OL. Benji sort son Iphone, cherche une photo…. Voilà Gerland ! Wouhaou…. Gerland !!!!! bon, je ne comprends pas tout en anglais mais un des pilons donnera plutôt le prix de l’Iphone en dollars à ses potes…
Nous allons repartir non sans quelques angoisses de ma part, la montée dans laquelle le camion est resté bloqué me fait un peu peur car il va falloir la…. descendre !

Et hop, un camion citerne arrive à ce moment et… reste bloqué à son tour. J’y vois pas beau car c’est franchement gelé. Va-t-on devoir coucher là me suis-je dis ?

C’était sans compter sur le Zetor qui comme un cabri sautant en l’air à finalement libéré la route du gros camion qui l’obstruait.

Nous repartirons pour atteindre la frontière bosniaque sur une route bien évidement non déneigée. 2mn il nous a fallut pour passer les deux frontières bosnique et croate. Vu le froid, aucun des douaniers n’a voulu prendre le risque de sortir de son bureau pour « visiter » le camion comme auparavant. On se renseigne «  The road for Plivice is good ? »

No problème !!!!

Ben tiens.. z’ont l’habitude là bas.. pas nous… on est français et lorsqu’il neige, on aime bien que cela soit déneigé de suite. On fera les quelques 40 km nous séparant des lacs croates sous une neige intense mais lors d’une descente, je redonne le volant à Benji, j’en peux plus.. trop stressé par cette situation. En arrivant aux lacs de Plivice, visiblement une merveille à visiter, il faut se mettre à l’évidence. Il est 18h et nous avons deux options : rester pour essayer de les visiter le lendemain ou repartir en direction du bord de mer. Vu l’intensité des flocons qui tombaient, bien que nous ayons deux paires de chaines pour se sortir d’un éventuel pétrin, nous opterons pour la sagesse.  A savoir redescendre en direction de la mer afin d’éviter un éventuel blocage sur place. Benji conduira tout le reste du temps sous des bourrasques blanches, le pied léger et sans aucune voiture sur la route. Jamais nous n’aurons mis les chaines et pourtant… si cela n’avait tenu que de moi, j’aurais chainé à la moindre alerte. Le Ford à propulsion nous a quand même pas mal étonnés de part ses possibilités. Cotes et descentes à 7-9% sous la neige et verglas, il n’a pas bronché, il est passé constamment. Quand je pense que l’on dénigre les propulsions Ford pour leur manque d’adhérence……. J’aurais bien aimé voir ce qu’aurait donné un CC en mode traction avec la majeure partie du poids à l’arrière comme le notre.

20h, on rejoint la cote. Il nous faut gasoil et eau car on est à sec, le dernier plein d’eau date du Monténégro chez Spiro. On pourra faire les pleins sur l’autoroute et à  20h45 nous trouverons un Autocamp (camping) afin de poser nos valises pour la nuit. 70 kunars soit moins de 10 euros pour la nuit. Je vais vous fais une confidence…. Ce fut une dure journée, 450 km dont 150 sous la neige.
Le matin en se levant, je crois sincèrement que nous avons fait le bon choix. Les montagnes au dessus de nous sont blanches et il a plu toute la nuit, nous réveillant tellement les averses étaient fortes.
   
Benji en pleine discussion avec la gardien le lendemain à Sarajevo
Immeuble sur la grande avenue
   
Sarajevo présente d'inombrables maisons criblées puis rafistolées ou voir profondement trouées
Tout le long de notre route nous rencontrerons des ruines brulées

  
Tirs d'obus, roquettes ?
Marrante cette petite voiture...

  
Parmi les innombrables maisons brulées lors du conflit sur le bord de la route, cette église !
La neige s'invite

  
Le parebrise gèle en roulant malgré le chauffage à fond
Camion en vrac sur la bas-coté

   
Cela devient très difficile mais on continuera jusqu'en Croatie

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021