Ma journée sur le chemin
Ce matin en me levant, j’avais oublié qu’on était revenu en Espagne. À 7h30 au moment de partir il faisait encore nuit.
Pas mal de jeunes pèlerins étaient déjà partis dès les 6h30.
Nous, peinards tranquilles pépères, on part après la meute. Sauf que la meute est encore au café en train de commander au bar, ça coince !
J’obtiens quand même un americano solo après moultes discussions…. Y vont quand même pas me prendre le chou dès le matin pour un simple café non ?
Absorbé à la va vite je pars laissant Meije et Marcelle à leurs dures taches de faire la queue pour une collation matinale.
Je m’attendais à une forte influence et je dois dire que c’est plutôt calme.
Quelques 7 km plu loin, un café bar fait mon affaire pour des tostadas et americanos.
J’attends là que Meije et Marcelle arrivent et que l’on puisse repartir ensemble.
Du monde devant, derrière mais bien espacé. Entre 11h et 12h je me suis même demandé où ils étaient. Peut être ont ils pris le chemin normal ?
Nous, nous avons choisi le Complementario !
Plus d’indications de distance sur les bornes du Complementario donc on les suit sous une chaleur montante.
Nous faisons le choix avec Marcelle d’une albergue plus chère que la municipale mais plus confortable et franchement on ne regrette rien. La municipale ouvert à 15h, celle ci a 12h… il est 13h lorsque l’on débarque après 18 km de chemin bien ombragé et agréable, seule la fin se passe sur goudron.
Après la douche le patron de l’albergue nous recommande un restaurant. Bien qu’il fasse bar, il ne fait pas de restauration.
On arrivant là bas un sentiment de « trop classe pour nous » m’envahît.
Dans un français parfait le serveur nous explique :
-Asseyez-vous, il y en a pour tout les prix vous verrez !
Alors je dois dire qu’une entrecôte de veau de 400 gr avec frites et riz pour 15,50 euros nous a « calé » l’estomac comme il faut pour affronter les …… 15/16 km de demain !
Ce soir nous avons draps et couvertures, espace qui se ferme avec un rideau permettant d’être isolé mais pas d’empêcher le bruit des scieurs de bois !
Comme je le disais, on prend son temps pour remonter. Cette étape d’aujourd’hui et demain faisait quelques 32 km, on a voulu la couper en deux . La plus longue sera la dernière en arrivant à Santiago et prévue pour 24 km.
Pas de stress, j’ai déjà réservé l’hôtel pour deux jours.
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Le lendemain
Comment il me l’a bien vendu hier la photo devant son affiche km 99 à l’albergue de O Porrino !!!
En fait quelques mètres après la sortie du village la borne officielle indique 101,880 km.
Les filous !!!!! Vendu c’est une manière de dire bien évidemment je n’ai rien payé… vous l’aurez compris !
En attendant le patron était très sympa et l’albergue parfaite excepté deux ronfleurs en stéréo !
Petite journée à 16 km même pas de quoi dérouiller la machine … bien que maintenant après 1430 km certaines douleurs à la plante des pieds réapparaissent depuis hier.
Un mélange de route, chemin, et arrivés à 12h45, de vrais touristes. L’albergue municipale de Redondela est plutôt sympa, quasi pleine ce soir. Demain Pontevedra, une bonne vingtaine de km.
Alors paradoxalement parlant, pas ou peu de pèlerins sur le chemin en ce dimanche de Pâques. Pourtant nous sommes dans les 80 derniers km ce soir.
Y a t’il moins de pèlerins sur ces 100 derniers km portugais que sur les 100 derniers km du francés ?
Quoi qu’il en soit on retrouve toujours un peu les mêmes sur le chemin la journée.
Pas beaucoup de photos, j’accuse le cumul de km et en ce moment mon œil semble moins réactif aux sujets à photographier. le paysage serait il a l’origine de ce manque de regard de ma part ?
Je reconnais que les trois caminho à la suite m’ont un peu épuisé et qu’il est tant de rentrer mais vous savez quoi ?
J’étais déjà entrain de penser en marchant aujourd’hui à l’année prochaine ….
-Mais que vais je faire comme camino ?
C’est comme une drogue, après l’alcool ma nouvelle drogue serait elle le chemin ?
Une chose est sûre, partir moins longtemps. 2 mois l’année dernière, 2 mois et demi cette année, c’est long et onéreux il ne faut pas se cacher !
J’ai envie de défier quelques éléments comme la pluie, le vent et la neige.
Sur 5 chemins et 3000 km toujours en février/mars j’ai eu en tout et pour tout :
1 jour de pluie le premier jour de mon premier chemin en quittant le Puy, deux demi journée de crachin dont une sur le Mozarabe ne nécessitant pas de déplier le parapluie, pas de neige, pas de chaleur trop forte, pas de froid trop bas, du vent mais sans plus que ça….
Transparent je suis. J’ai marché 3000 km sans subir les éléments comme s’ils m’avaient laissé passer.
J’aurais rêver de 10 cm de neige, j’étais équipé pour… même pas !
La seule fois où j’ai vu virevolter des flocons sans quasiment toucher le sol c’était à La Croix de fer sur le francés !
Je suis passé juste après les inondations sur l’Extramadura et la Via Plata, pas de flotte dans les rios espagnols…. Rien …. nada !
Je ne vous dirai pas que je suis frustré mais presque…. Certains me comprendront, d’autres pas, peu m’importe….