De Pontevedra à Caldas de Reis par le caminho de Torres

Sur la route des croisières

Il y a tellement de croix à ce stade, qu'on dirait que le chemin a été fait en traçant des lignes entre les croix. Mais ça aurait été plutôt le contraire. Les croisières sont des marques de dévotion dans la vie quotidienne de la population, de sorte que quiconque se promène le long des sentiers ou dans la campagne garde toujours à l'esprit l'importance de la religion. C'est une autre manière de christianiser le paysage humain. A Touceda, juste après l'église d'Alba, le Santiago statique placé sur la croix nous rappelle que nous nous rapprochons de plus en plus de l'accueil de l'Apôtre dans sa maison cathédrale. A Alba, l'église est ancienne et, à côté, se trouve le Palais du Recteur. Aujourd'hui en ruine, c'était autrefois une grande demeure, desservie par une paneira (grange) en forme de grenier, longue de 16 mètres. La seule montée de la journée est courte et on ne s'en aperçoit même pas tant la beauté du sentier qui pénètre dans la forêt de Reiriz, où de vieux chênes accueillent vos pas. La descente est ludique, vers la EN 550 et Briallos, où se trouve une auberge. C'est juste un peu plus loin à Caldas de Reis, l'ancienne ville thermale où la tradition place la naissance du roi Alphonse VII de León et de Castille. Une visite à Fonte da Burga est obligatoire, pour ressentir la sensation des eaux de Caldas.

Ma journée sur le chemin

-Vous vous levez à quelle heure?
-6 h on part à 6 h30
Bon on sait déjà que le couple d’espagnols et ses amis vont se lever avant nous.
Nous on va décoller plus tôt que d’habitude à savoir :
6h30, départ 7h et démarrage sur le chemin 7h30 après le traditionnel café tostada du matin.
Visiblement tout le monde a du zapper le café du matin parce que rien n’était ouvert ce matin à Pontevedra. Du moins c’est ce que m’on rapporté des pèlerins ayant démarré directement sur les rues flèches du chemin.
Je n’ai pas pris le tracé du chemin ce matin, juste un grand axe routier parallèle sur 1 km ce qui nous a permis de trouver un café ouvert contrairement aux autres pèlerins.

Le profil de la journée semblait agréable, pas chaud, pas froid, peu de monde, j’ai marché à mon allure laissant Meije et Marcelle avancer à leur rythme.
Doublé quelques personnes pour finalement me retrouver seul à plus de 5km/h
Mais où sont ils les pèlerins ?
Je suppose qu’une grande partie a du prendre la variante espirituel à la sortie de Pontevedra puisque jusqu’à Caldas Del Rei je n’ai dû doubler que 25/30 personnes.
Nous avions choisi comme point de chute l’albergue A Queimada.

Par méfiance je téléphone pour réserver trois lits :
-Vale !
Le chemin est comme hier, bien sympathique, bien vert et peu de chiens qui aboient à votre passage.
Elle ouvre à midi. J’arrive à midi pétante après 23 km.
Sauf que l’horaire est décalé à 13h, je dois donc attendre une heure.

12h30 qui vois je arriver ? Mes espagnols partir à 6 h30.
-Toi ici mais comment tu fais tu voles?
-Ça fait une demi heure que je suis arrivé !
-Chérie regarde qui est la !
-Oh respect me dit elle et :
-C’est le combien de jour aujourd’hui 66/67 (en anglais) ?
-68
Et de se prosterner en éclatant de rire … -Respect à toi
Et ils ont continué leur chemin n’étant pas à la même albergue que nous
Peut-être les reverrais-je demain ?
Meije et Marcelle arrivent pour l’ouverture à 13h. Personne devant nous !

L’axe central de Caldas Del Reis n’est pas des plus attrayant. Route étroite petits trottoirs et grande circulation avec poids lourds.
Peu de monde dans l’albergue pourtant très belle.
La variante Espirituel ferait elle de l’ombre au chemin traditionnel ?
J’y mettrais pas ma main au feu mais….
Il nous reste quelques 45 km pour toucher le but. Demain direction Padron.

Date de dernière mise à jour : 28/07/2023