Ma journée sur le chemin
A 6h ce matin il pleuvait fort.
A 8h au moment de partir il ne pleuvait presque plus. Tout juste de quoi enlever la poussière du mozarabe sur le parapluie.
Il n’y a pas beaucoup de monde sur le chemin, je me répète mais parfois j’ai marché seul sur ce magnifique chemin à travers de beaux sous-bois.
20 km absorbés à vitesse grand V
Quand je suis seul comme ça je marche, je marche vite, trop vite c’est sur mais c’est mon rhytme. Je me suis même amusé à valider 8000 pas en 1h sur l’application WeWard …. Soit presque 7km en une heure. Il faut dire qu’il n’y avait pas de montées. Hier soir nous avons dormi dans le Loiret et ce soir dans le Doubs.
Certains ne vont pas comprendre, les plus anciens si !
Dans les années 60 lorsque l’on partait en vacances avec mes parents dans la Simca P60, nous étions assis à l’arrière avec dans les mains, une carte de France en plastique transparent. Celle là même qui a l’école nous permettait de faire le tracé du pays et de faire des points au crayon pour situer les préfectures.
On connaissait les départements, les numéros et on savait les situer.
Maintenant assis à l’arrière nez dans le portable allez demander
-C’est où et quel numéro le Loiret !
-Hein ? De quoi tu parles ?
Ils n’en ont rien à foutre de tout ça !
Donc hier c’est le km 45 et ce soir le 25.
Il ne reste que quelques km sur les 1500 déjà parcourus et les 800 km pour Meije.
Nous devrions toucher le graal dans le début/milieu d’après-midi demain.
Ce matin en marchant je me disais que j’étais fatigué que j’étais content d’arrêter et en même temps pas du tout envie d’arrêter.
Ce bien être de marcher, ce bonheur de pouvoir le faire. Malgré tout ces km et paysages traversés, malgré le poids du sac à dos qui frisa les 19 kg lorsque je prenais un peu plus d’eau et bouffe, malgré les douleurs musculaires, malgré la fatigue ce sentiment de ne pas vouloir que cela s’arrête m’envahît et pourtant, demain en arrivant sur la place, ce sera la fin d’un long périple de 70 jours à travers ces deux pays !
L’aventure va s’arrêter et le quotidien reprendre ses droits.
Il faut bien une fin !
Cet après midi à l’albergue municipale il y a un peu plus de monde. La variante espirutal rejoint le camino ici à Padron et nous retrouvons quelques têtes connues qui débarquent du bateau enchantées par cette variante. Certains continuent un peu car ils n’ont pas beaucoup marcher aujourd’hui et d’autres s’arrêtent pour mieux repartir demain matin.
Je crois que demain il va y avoir du monde sur le chemin.