3- Alboloduy -Abla 30km
Albergue Municipale de Peregrinos bien équipé avec sèche-linge
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Ma journée sur le chemin

7h10 je pars 6°. Il fait un peu de vent mais c’est cool pour marcher. J’utilise la frontale. Bien évidemment je me repère si je ne vois pas les traces avec mon fichier GPX sur mon téléphone. Le fléchage du Camino me fait descendre dans le Rio par une descente goudronnée bien poussiéreuse.

Je ne sais pas ce qui s’est passé, me voilà entraîné vers l’avant. Je m’étale de tout mon long en avant dans la poussière. Quelques secondes pour m’en remettre et me demander ce qui s’est passé. Je regarde …check liste des dégâts : La Goretex toute blanche pas trouée, pantalon idem. Par contre les deux gants sont troués et foutus. Visiblement ils m’ont sauvé le visage en amortissant la chute. Je regarderai quand il fera jour. Le genou semblerait être écorché et la main droite aussi. J’attendrai donc qu’il fasse jour pour pouvoir nettoyer tout ça. Je continue mon chemin à travers le rio. Il faut alterner de gauche à droite le rio qui est en eau. 10 cm de haut ça ne dérange pas, j’ai des chaussures Goretex, ça permet de nettoyer la poussière des jours précédents. Le moral n’est pas atteint. Au contraire j’ai l’impression que ça m’a réconforté de faire encore plus attention et de repartir sur une bonne base. J’aurais du prendre les bâtons. Je ne les avais pas ils étaient accroché à mon sac.
Avant d’attaquer la montée, je m’arrête nettoyer la plaie mettre un pansement et c’est reparti.
une belle montée m’attend comme je les aime… en zigzag ! Le soleil n’est pas encore de la partie, je suis en face ouest donc dans l’ombre et c’est parfait pour monter.
La descente est très raide mais aussi belle. Elle m’amène tout en bas de la vallée où je rejoins un autre Rio.

Quelle belle matinée !
Il semble y avoir une vieille ferme habitée sans électricité mais un chien et un vieux lada rouge.
Je cherche mon chemin entre l’eau, la boue, les gués et j’entends parler… toujours la même phrase semble t’il…

Je lève la tête, un homme m’interpelle faisant de grands signes. Il semble m’indiquer la direction à prendre et je comprends à cet instant qu’il va m’emmener  parce que le village est à 5km.
Je lui fais signe que non, le remercie, que je suis pèlerin et je marche… puis il disparaît.
Je chemine donc dans le lit du Rio en eau. C’est plutôt agréable lorsque j’entends derrière moi le Lada. Il s’arrête à ma hauteur puis baisse sa vitre et là :

Vous avez déjà vu le film Délivrance ?
Comment décrire ce monsieur …. Petit rondouillard, bien rougeot, barbe de 5 jours, casquette qui n’a jamais vu un savon vissée sur la tête et des dents qui .. passons tout comme ses habits !
La pauvre il n’a rien pour lui si ce n’est sa gentillesse. Sa gentillesse de vouloir m’emmener et m’éviter des km à jongler le cours d’eau de gauche à droite …
Sur qu’une dame aurait pris peur dans ces conditions !

Il est reparti comme il est arrivé non sans que la main sur le cœur je le remercie de milles mercis pour sa volonté de m’aider.
J’ai continué mon chemin jusqu’à Nacimiento ou pour 2,70 euros, au café central, j’ai pu manger une grosse tartine tomate jambon et fromage ainsi qu’une bouteille de 50 cl agua con gaz.  J’en reviens pas du prix !!! La suite c’est 17 km dans le lit du Rio à sec transformé en route quasiment damée. Alors agréable oui et non… c’est quasiment plat …200m de montée en 17 km c’est plat ! C’est plat mais c’est chiant car monotone. On est entouré d’arbre qui n’ont pas encore de feuilles, quelques murets, deux motos qui passent et qui se demandent ce que fout là un mec avec un sac à dos et un parapluie.

Le parapluie ….. c’est un choix que j’ai fais vis-a-vis du poncho. Christian de la chaîne YouTube Robin’s Camino l’explique très bien dans une vidéo. J’ai une Goretex 3 couches, des guêtres Goretex, chaussures idem, le parapluie remplacera le poncho pour un poids similaire embarqué ! Et pour le soleil et ben c’est le top. Sa conception lui permet de résister à un vent relatif mais on peut le mettre à contre-vent tout comme je viens de le faire pour le soleil. C’est 16h30 que j’arrive à l’albergue ce dimanche ou tous les magasins et cafés sont fermés. Encore une belle albergue où je suis seul. C’est une belle étape avec des paysages magnifiques le matin puis l’après midi c’est relax pour marcher. Concernant le tracé, des flèches partout anciennes ou récentes. L’association jacquaire a mit le paquet. On ne peut se perdre ! Demain ? 21 km avec 400 m de montée et pas ou peu de descente. La pluie est annoncée dans deux jours. Cela ne me dérange pas il en fait parce que franchement ici c’est cramé de chez cramé !

Dernier chose, peut être avez vous aperçu un petit boîtier orange pendant le long de mon sac à dos. J’en parlerai plus tard en vous expliquant tout.