4 - Alba - Hueneja  22km

Albergue Municipale de Peregrinos 
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Ma journée sur le chemin

Belle journée aujourd’hui.  Soleil toute la journée mais comme nous sommes en altitude la chaleur se fait moins sentir. 21 km de magnifiques paysages qui changent de ceux d’hier. On passe de 800m à 1200m en 21 km sans même s’apercevoir que l’on monte. Les premiers km sont sur route style départementale sans voiture. Les orangers ont disparus laissant la place aux oliviers. Ce n’est pas la même variété d’oliviers qu’en Grèce. Les feuilles sont bien plus longues ce qui donnent pour moi pas du tout la même vision dont j’avais l’habitude de voir lorsque je vivais la bas. Par contre cela s’agite dans les plantations. On entend les appareils à « greuiller » les arbres. C’est un bruit caractéristique de ce genre d’appareil, ça sent bon la récolte !!!!

On longue les oliviers mais aussi pas mal de maisons aux portes et volets clos. D’autres sont effondrées, abandonnées, rénovées mais fermées et quasi souvent une pancarte précisant que l’alarme est sous tension. Un vieux chien se risque et vise mon mollet en aboyant :
-Oh pépère, tu veux goûter du bâton ? C’est du bon c’est du carbone Lafuma !
Il a réfléchi, à du penser qu’à son âge, il valait mieux retourner sagement s’assoir au soleil.
Le chemin alterne donc entre route goudronnée déserte, chemin entre les plantations et lit du Rio à sec. Jamais on ne sent la montée.

Pas un pèlerin à l’horizon. Les seules personne aperçues sont celles au travail dans les oliviers.
Je traverse un village et trouve la pharmacie pour du désinfectant.
-Vous allez à Granada ? me dit la pharmacienne
-Oui et Merida, Salamanca, Porto et Santiago !
-Oullalala tout le chemin!

Elle semble toute fière de me dire qu’elle même avait fait le chemin…. Sarria/Santiago. Je la félicite d’un grand bravo non sans arrière pensée: c’est pas les 100 derniers km …. La course aux tampons ? Je ne lui ai rien dis bien sûr.
Passage forcé au café d’à côté: américano café et une tartine de je ne sais trop quoi mais ça m’a calé un trou et je suis reparti. Me reste 8/9 km, il est midi.

C’est reparti à la chasse aux trésors geocaching. Une affirmation : les pèlerins ne sont pas des geocacheurs ,nom que l’on donne aux chercheurs de trésors. J’en veux pour preuve qu’une cache n’avait pas été découverte depuis plus 2 ans et demi. Il y avait un peu beaucoup de poussière dessus :-)
C’est à 14h que j’arrive au village non sans me faire doubler par un tracteur qui s’arrête 100 m plus loin discuter avec une personne. Arrivé à sa hauteur je monte sur la barre de relevage et lui dis : Vamos !!!!
Les deux hommes se regardent … froncent les sourcils puis éclatent de rire….. moi aussi et je leur dis non non …. Pèlerin je marche ! Ils voulaient m’emmener. Imaginez un peu, tracteurstop et autostop hier. Mais si je montais hier dans le Lada pour rejoindre le village ou si je reste sur la barre de relevage du tracteur, j’arrive comment à Santiago ? En train ?

J’ai rejoins l’albergue, fais des spaghettis pour changer un peu et me reposer. Je suis gelé. Fatigué sans doute mais l’albergue est au dernier étage d’un petit immeuble avec de grandes fenêtres de chaque côté pas chauffée ni occupée depuis 3/4 jours et nous sommes a 1200 m d’altitude. Deux petits radiateurs bain d’huile limiterons les dégâts
Demain ? Ski au programme !
La neige était annoncée mais elle sera finalement pour mercredi.
Demain ce sont 18 km en restant sur le même niveau 1150/1270m avec en fin de journée de la pluie ce qui veut dire qu’après demain je devrais retrouver mes sensations montagnardes .
Si cela en angoisserait plus d’un, je suis plutôt curieux d’affronter la neige.

Après tout je suis équipé. Polaire et Goretex 3 couches, guêtre et chaussures goretex, gants troués. Seulement il y a 25 km pour rejoindre Guadrix mercredi. Et je ne connais pas la configuration du terrain avec ne serait-ce 5 cm de neige. La perception de la marche n’est pas même sous un manteau blanc. L’étape d’aujourd’hui se serait passer sans encombre sous la neige alors que celle d’hier aurait réservé quelques surprise. Mais après tout mon tatouage sur la photo m’a trahit, je n’ai pas à me plaindre !
Ce soir les nuages viennent assombrir le cité de Hueneja, le vent se lève, le froid saisi, les nuages blancs s’enroulent autour des sommets de la Sierra Nevada, pour sûr que demain……. !