2 - Rioja - Alboloduy 24 km
Albergue bien équipée avec cuisine. Douche chaude en mode donativo. 

Ma journée sur le chemin

Ce matin départ à la fraîche, il est 7h45. 2° dehors. J’ai dû mettre les gants car un il fait un petit peu frisquet. S’en suit 4/5 km en longeant les orangers. Un regret toutefois, alors que je longe les orangeraies des travailleurs étrangers (pakistanais ou indiens) s’affairent à charger un conteneur d’oranges. On se salut d’un agréable bonjour en espagnol et je continue…
Et puis je me dis que j’ aurais du aller à leurs devants quémander deux oranges , sur qu’il m’en aurait donner un kilo ! Tans pis une autre fois.
Passé Santa Fe, les choses se précises !

Ça monte ! Je sens la plante des pieds qui me fait mal. J’avais changé de chaussettes. Je m’arrête et je mets un compeed en prévention. Et c’est reparti.
Pas longtemps car je galère à grimper la côte. Je savais que les quatre premiers jours serait difficiles. Aujourd’hui c’est jour de test alors j’y vais molo avec mon bardas sur le dos. je regarde ma montre, 149. Non, ce n’est pas la vitesse à laquelle je grimpe. Rassurez-vous, c’est le rythme cardiaque que j’ai atteins. Donc il me faut ralentir. Cela tombe bien. Les Espagnols ont eu la délicatesse de poser des caches de Géocaching tout au long du Camino Mozarabe. Je cherche donc ces caches. Cela me permet de m’arrêter quelques minutes afin de repartir et d’être moins essouffler. Concernant le geocaching, je vous laisse rechercher sur Internet ce qu’est ce jeu. Il s’agit d’un jeu, une nouvelle chasse au trésor des temps modernes. Je vous laisse découvrir. Personnellement j’en suis à 760 caches découvertes à travers l’Europe.

Le soleil tape et il va être midi. Il me faut trouver un coin à l’ombre pour me reposer et manger un bout.  Je suis dans la pampa. Rien à l’horizon. Au sommet d’une crête au loin, j’aperçois des pins salvateurs. C’est une nouvelle espèce de pins. Des pins pour pèlerins à la recherche d’une ombre. Ils sont les bienvenus.

Par contre pas un chat, pas un pèlerin pour tailler la bavette. Sous un soleil quasiment de plomb j’arrive au prochain village non sans avoir quelques peu souffert des montées et les descentes trop raides à mon goût aujourd’hui.
Alhabia, 17 km le café est fermé. Je voulais un cocaaaaaa !!!!
Par bonheur il y a un restaurant qui semble avoir pris pitié de moi et m’autorise une place sur sa terrasse.
14h, il me reste 8km et le profil s’annonce plat. Déjà je rêve d’une bonne douche parce qu’avec ce soleil j’ai pas mal transpiré.

Alors je me plais à penser que j’ai encore cette fois ci, choisi la bonne période. Même si un peu de pluie est annoncée la semaine prochaine, en aucun cas je ferais ce camino après le 15 mai.
La vache, ça doit sérieusement cogner en traversant ce désert aride sans ombre.
Alors que j’arrivais péniblement au sommet d’une montée j’aperçois par terre … une orange !

Mais que fait cette orange au milieu de nul part sur mon chemin ? Au moment opportun ou j’avais besoin de faire une pause et reprendre des forces.
Elle semble bonne, pas talée. Je sors le couteau, la coupe en quatre et là je comprends d’un coup ce que voulait dire les paroles de Christophe Maé : il est là le bonheur. Et bien c’est croquer dans une orange fraîche, juteuse et sucrée alors que l’on ne s’y attend pas. Je ne saurai jamais comment elle est arrivée là dans cet endroit improbable en plein milieu désertique.  Les 5 derniers sont longs, plat et on longe le Rio sur du goudron.
24 km depuis le départ et une douche bien chaude dans l’albergue. Elles sont superbes ces albergues en donation sur le Mozarabe. Superbement bien équipées à mon goût. On s’y sèment bien.
Je rêvais d’une belle espagnole à l’arrivée qui m’attend pour un bon massage du dos et des épaules. Y aura personne…..Tout fout le camp en ces temps qui courent !
Ce soir. Chauffage, douche chaude, j’ai même une cuisine donc direction quelques courses pour un bout de carne et légumes frits. Sauf que ….. c’est samedi c’est fermé.

Mamamia me suis fait avoir !
Je tente le coup vers deux mamies qui papotent devant un supermarché fermé.
Elle m’explique que c’est samedi et que tout est fermé.
-Vous êtes pèlerin ? Vous couchez là ? ( tout en espagnol bien sûr)
-Si
Je les entends discuter entre elle : il a rien à manger le pauvre…. Enfin ce que je peux comprendre.
Et la voilà partie taper a la porte.
Je crois comprendre que c’est son frère le patron.

La porte s’ouvre…. Discussion…. Venez !
Et comme par magie, les portes me font ouvertes je peux prendre mes provisions pour ce soir. La maman et la fille qui s’occupe de la caisse sont venues.
6,65 euros pour de la viande, poivron, tomates, 4 yaourts et un litre d’eau. Le top.
Je me confond en milles mercis en espagnol et français, je n’ai droit qu’à des sourires de leurs parts.
Le chemin c’est quelque chose quand même.
Allez trouver une orange en rase campagne et allez vous faire ouvrir un supermarché parce que vous n’avez rien !
Essayez et on en reparle !!!!
La magie du chemin elle existe, je viens d’en faire l’expérience.
Demain c’est moins drôle : 30 km et pas mal de dénivelé en entrée de jeu ! La météo sera bonne…

PS/ je reçois beaucoup de très sympathiques messages je vous en remercie et ne soyez pas offusqué si d’aventure je ne like pas ou ne commente pas votre message, je ne les aurai tout simplement pas vu mais je n’en pense pas moins…

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Date de dernière mise à jour : 21/08/2023