Sougia, sud Crète. Ici, on ne vient pas à Sougia par hasard ! Si on arrive là c’est qu’au départ on sait qu’il n’y a rien, la route se termine là et que coté tourisme, il faut aller ailleurs pour en trouver. Certes il y a quelques maisons qui font des locations saisonnières et 2/3 restos mais Sougia reste un petit bout du monde crètois. Sougia dispose d’une grande plage de galets et si vous comptiez vous faire bronzer sur le sable chaud, passez votre chemin. Les galets sont tous plus gros les uns que les autres.
C’est ça le charme de Sougia. Au bout de la plage (difficile d’accès) j’ai pu me garer. Nous devions être 3 cc et 6/7 fourgons aménagés. Point fort de cet endroit, une douche pour se rincer de la baignade est disponible. Cela permet de refaire le plein d’eau du CC avec un jerrican.
Passez les quelques CC et fourgons que nous sommes, ce sont quelques des toiles de tentes qui vont du type entré de gamme à celle capable de désister aux vents fort himalayens. Ici, les routards ont trouvé un abri pour l’arrière saison. Un abri du vent derrière un rocher, un climat plutôt sympa, une douche, que demander de plus ? On peut y croiser de jeunes routards ou de vieux soixante-huitard à la barbe hirsute.
J’ai pu discuté avec un jeune italien de 20 ans qui vit sur la route. Il s’arrête là quelques temps et joue le soir venu de son instrument pour le peu de touristes qui viennent manger le soir. Ca marche, ca marche pas.. pas grave, demain sera un autre jour. Il me demande ma situation et me répond en rigolant : jamais je n’aurai de retraite, nous on ne pense pas à ça. Dans une semaine il sera vers d’autres horizons dont ce soir il est incapable de planifier.
L’année dernière il roulait au volant d’un 608 Merco sur les routes de France pour faire les vendanges, du bordelais à la Touraine … ce soir à Sougia, refugié dans un creux abrité du vent par les galets empilés, il ira joué dans la petite rue principale de Sougia en espérant qu’il pourra se payer de quoi manger.
Que fait on le jour venu à Sougia ? On empile !!!! C’est que l’empilage des galets devient un art, une loi de l’équilibre, un défi à la nature. Faut bien se passer le temps à Sougia, outre la baignade, il n’y a rien. Alors les vieux, les jeunes, les laids les beaux les moches, les naturistes les puritains, les familles… vous l’aurez compris, tous s’amusent à empiler les petits et les gros galets. Le vent, le soir venu, redonne à la plage sa virginité. Au petit matin, reste quelques œuvres plus résistantes au vents que les autres…. Une nouvelle journée commence, de nouveaux défis à la nature seront réalisés.. et ainsi de suite….. Chaque jour est différent !